Newsletter 2/2021

Chères lectrices, chers lecteurs,

Cela fait longtemps que vous n’avez pas eu de nos nouvelles. Cela n’est cependant pas dû à de l’inactivité, au contraire : toutes nos maigres ressources ont été complètement absorbées par d’importants projets en cours. Nous souhaitons à présent vous informer sur chacun d’entre eux dans cette newsletter et celles à venir.

Liebe Leserinnen und Leser,

Sie haben lange nichts mehr von uns gehört. Dies lag jedoch nicht an Inaktivität, im Gegenteil: alle unsere knappen Ressourcen waren vollständig durch wichtige laufende Projekte gebunden. Darüber wollen wir nun in diesem und den folgenden Newslettern je einzeln informieren.

> Conflit foncier au Cambodge entre populations autochtones, l’État et un groupe suisse
> Landkonflikt in Kambodscha zwischen Indigenen, Staat und Schweizer Konzern

Remaining sacred forest

Conflit foncier au Cambodge entre populations autochtones, l’État et un groupe suisse

Depuis deux décennies, le gouvernement cambodgien mène une politique d’octroi de concessions foncières économiques (Economic Land Concessions – ELCs) pour de grandes plantations de caoutchouc, de sucre et d’huile de palme. Dans la province de Mondulkiri, le groupe agroalimentaire luxembourgeois SOCFIN, qui opère depuis la Suisse et entretient des liens étroits avec la Belgique et la France, s’est vu accorder depuis 2008 trois zones de concession d’une superficie totale de 12’440 hectares pour l’établissement de plantations de caoutchouc. A la suite de quoi les communautés autochtones Bunong ont perdu une grande partie de leurs terres agricoles, de leurs pâturages et de leurs forêts ; des sites et tombeaux sacrés furent également touchés. Cela a eu un impact dévastateur sur leur vie quotidienne, leur culture et leur relation avec la nature. Les communautés Bunong n’ont pas été consultées avant l’octroi des ELC et n’ont pas donné leur consentement libre, préalable et éclairé requis. Les concessions accordées doivent donc être considérées comme illégales.

Les villages affectés ont obtenu en 2014 qu’un processus de négociation tripartite avec SOCFIN et les autorités locales soit initié selon les modèles traditionnels de résolution des conflits. Le processus était prometteur et a conduit à certaines solutions, mais en 2016, les ressources financières des communautés destinées au processus furent épuisées et de nombreux conflits demeurèrent non résolus.

Dans ces circonstances, l‘ « Independent Mediation Group » (IMG) a repris le processus en charge au nom du « Mekong Region Land Governance » (MRLG), un projet financé conjointement par la Suisse, l’Allemagne et le Luxembourg. Ce processus de médiation, qui s’étend de 2017 à 2021, présentait cependant dès le départ des insuffisances fondamentales : il s’agissait d’un processus entre les représentants de Bunong et de SOCFIN, sans que les autorités officielles ne soient impliquées dans le processus en tant que véritables parties prenantes. En raison d’un accord de confidentialité, il était et reste totalement opaque, même pour les villageois eux-mêmes. Le processus n’a guère produit de résultats qui n’avaient pas déjà été obtenus lors des négociations tripartites précédentes. Après la conclusion du processus, les principaux conflits concernant les terres saisies au peuple Bunong et converties en plantations restent non résolus. Les documents produits dans le cadre de ce processus, ainsi que les documents précédents relatifs à la mesure des terrains et à l’octroi des concessions, sont conservés sous scellés. Avec plusieurs arrestations de fermiers Bunong au printemps 2021, le conflit foncier s’est encore aggravé. La grande question qui se pose maintenant est la suivante : quelle suite pour que les Bunong puissent enfin voir leurs droits respectés ?

Avant tout, le gouvernement cambodgien a le devoir envers sa population de protéger et faire respecter les droits de l’homme. Les pays d’origine de SOCFIN – la Suisse, le Luxembourg, la Belgique et la France – ont l’obligation en matière des droits de l’homme de contribuer à la réparation des violations des droits de l’homme commises par SOCFIN. L’entreprise elle-même a la responsabilité de respecter les droits de l’homme et d’exercer une diligence raisonnable à cette fin. L’acceptation des concessions accordées illégalement et l’établissement de plantations d’hévéas constituent une grave violation de cette responsabilité en matière de droits de l’homme.

FIAN Suisse soutient la Bunong Indigenous People Association BIPA dans ce conflit foncier, conjointement avec FIAN Allemagne et d’autres organisations. Le premier objectif est de créer de la transparence et d’obtenir les documents pertinents pour la résolution du conflit. A cette fin, FIAN Suisse a eu plusieurs discussions et de nombreux échanges de lettres et de mails avec le Seco, le DFAE et l’ambassade de Suisse responsable du Cambodge à Bangkok. Une fois la situation clarifiée, d’autres procédures de résolution des conflits pourront être élaborées avec les communautés Bunong et la BIPA. La Suisse et les autres pays d’origine de SOCFIN ou les pays donateurs du MRLG devront jouer un rôle important à cet égard.

Pour les Bunong, il est important de protéger immédiatement leurs terres communautaires restantes et de revoir les concessions foncières concernant les zones contestées. Malheureusement – et en partie à cause de la crise du Corona – les seules premières étapes risquent de prendre beaucoup de temps. Mais nous restons à l’affût !

FIAN Suisse avait déjà fait état des conflits fonciers entre la SOCFIN et les populations locales en Sierra Leone et au Liberia dans la Newsletter 2/2019.

Landkonflikt in Kambodscha zwischen Indigenen, Staat und Schweizer Konzern

Seit zwei Jahrzehnten verfolgt die kambodschanische Regierung eine Politik der Vergabe von wirtschaftlichen Landkonzessionen (Economic Land Concessions – ELCs) für grosse Kautschuk-, Zucker- und Palmölplantagen. In der Provinz Mondulkiri erhielt der in Luxemburg ansässige Agrokonzern SOCFIN, der von der Schweiz aus operiert und enge Beziehungen zu Belgien und Frankreich unterhält, seit 2008 drei Konzessionsgebiete von insgesamt 12’440 Hektaren zur Anlage von Kautschukplantagen. Infolgedessen verloren die indigenen Bunong-Gemeinschaften grosse Teile ihrer landwirtschaftlichen Anbauflächen, Viehweiden und Wälder; ausserdem waren heilige Stätten und Grabstätten betroffen. Dies hatte verheerende Auswirkungen auf ihr tägliches Leben, ihre Kultur und ihre Beziehung zur Natur. Die Bunong-Gemeinschaften wurden vor der Erteilung der ELCs nicht konsultiert und gaben nicht die erforderliche freie, vorherige und informierte Zustimmung. Die Konzessionserteilungen sind somit als illegal zu betrachten.

Die betroffenen Dörfer erreichten, dass 2014 ein tripartiter Verhandlungsprozess mit SOCFIN und den lokalen Behörden nach traditionellen Konfliktlösungsmustern eingeleitet wurde. Der Prozess war vielversprechend und führte zu einigen Lösungen, doch 2016 waren die finanziellen Ressourcen der Gemeinschaften für den Prozess erschöpft, und viele Konflikte blieben ungelöst.

In dieser Situation übernahm die «Independent Mediation Group» (IMG) den Prozess im Auftrag von «Mekong Region Land Governance» (MRLG), einem von der Schweiz, Deutschland und Luxemburg gemeinsam finanzierten Projekt. Dieser Mediationsprozess, der von 2017 bis 2021 läuft, hatte jedoch von Anfang an grundlegende Mängel: Es handelte sich um einen Prozess zwischen Bunong- und SOCFIN-Vertretern, ohne die offiziellen Behörden als eigentliche Verhandlungspartei in den Prozess einzubeziehen. Er war und ist aufgrund einer Vertraulichkeitsvereinbarung sogar für die Dorfbewohner selbst völlig intransparent. Der Prozess brachte kaum Ergebnisse, die nicht schon in den vorangegangenen tripartiten Verhandlungen erreicht worden waren. Nach Abschluss des Prozesses bleiben die Hauptkonflikte um Land, das der Bunong-Bevölkerung entzogen und in Plantagen umgewandelt wurde, ungelöst. Die in diesem Prozess erarbeiteten Dokumente wie auch die vorangegangene Landvermessung und die Unterlagen zur Konzessionserteilung werden unter Verschluss gehalten. Mit mehreren Verhaftungen von Bunong-Bauern im Frühling 2021 ist der Landkonflikt weiter eskaliert. Die grosse Frage ist nun: Wie weiter, um den Bunong endlich zu ihrem Recht zur verhelfen?

In erster Linie ist die kambodschanische Regierung gegenüber ihrer Bevölkerung für den Schutz und die Erfüllung der Menschenrechte verpflichtet. Die Heimatstaaten von SOCFIN – die Schweiz, Luxemburg, Belgien und Frankreich – haben die menschenrechtliche Verpflichtung, zur Behebung von Menschenrechtsverletzungen durch SOCFIN beizutragen. Das Unternehmen selbst hat die Verantwortung, die Menschenrechte zu respektieren und zu diesem Zweck die gebührende Sorgfalt walten zu lassen. Die Annahme der illegal erteilten Konzessionen und die Errichtung von Kautschukplantagen ist ein schwerwiegender Verstoss gegen diese menschenrechtliche Verantwortung.

FIAN Schweiz unterstützt in diesem Landkonflikt die Bunong Indigenous People Association BIPA, zusammen mit weiteren Organisationen. Das erste Ziel besteht darin, Transparenz zu schaffen und die für die Konfliktlösung relevanten Unterlagen zu erhalten. Zu diesem Zweck hat FIAN Schweiz mehrere Gespräche und ausführliche Brief- und Mailwechsel mit dem Seco, dem EDA und der für Kambodscha zuständigen Schweizer Botschaft in Bangkok geführt. Nach Klärung der Situation kann zusammen mit den Bunong-Gemeinschaften und BIPA das weitere Vorgehen zur Konfliktlösung ausgearbeitet werden. Die Schweiz und die andern Heimatstaaten von SOCFIN bzw. Geberstaaten von MRLG werden darin eine wichtige Rolle spielen müssen.

Für die Bunong wichtig ist ein sofortiger Schutz ihres verbliebenen Gemeinschaftslandes und die Überprüfung der Landkonzessionen bezüglich der umstrittenen Gebiete. Leider ist – u.a. wegen der Corona-Krise – nur schon für die ersten Schritte mit einer langen Dauer zu rechnen. Aber wir bleiben dran!

FIAN Schweiz berichtete bereits im Newsletter 2/2019 über die Landkonflikte zwischen SOCFIN und der einheimischen Bevölkerung in Sierra Leone und Liberia.


FIAN Suisse/Schweiz
Combattre la faim avec les droits humains / mit Menschenrechten gegen den Hunger und für ein Leben in Würde

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