La souveraineté alimentaire – Une vision d’avenir – Votons OUI le 23 septembre

Nos campagnes vivantes et animées. La terre travaillée avec respect, en pensant aux générations à venir. Nos enfants mangeant des aliments sains et savoureux après avoir observé leur croissance. Les paysan.ne.s solidaires, valorisé.e.s pour leur dur labeur et leur rôle nourricier. Des emplois créés pour les jeunes d’ici et d’ailleurs qui veulent cultiver toutes les variétés de nos régions. Nos produits de base (céréales, farines, huiles, fromages, légumes) produits localement  dans des fermes diversifiées, de la ferme familiale à la ferme collective. Le fléau des OGM[1] définitivement écarté.

C’est vers cet avenir que veut nous emmener l’initiative pour la souveraineté alimentaire. En introduisant un nouvel article détaillé dans la Constitution fédérale, cette initiative propose une nouvelle politique agricole, une alternative nécessaire.

Une politique agricole qui va dans le mur

Chaque jour, 3 fermes disparaissent en Suisse. Les paysan.ne.s cultivent à perte et se découragent. La direction actuelle prise par la Suisse et la majorité des pays en matière d’agriculture nous mène dans le mur. L’industrialisation croissante de l’agriculture détruit les sols, gaspille l’eau, exploite les paysan.ne.s et encourage la production sur de vastes surfaces et l’utilisation intensive d’engrais et de pesticides. Ce système met en péril notre capacité à nourrir les générations futures. Il est pourtant désormais démontré que l’agriculture diversifiée de petite échelle est plus productive et plus efficace dans l’utilisation des ressources que l’agriculture industrialisée à grande échelle.

Loin d’être un retour en arrière, une agriculture paysanne de proximité est l’agriculture du 21e siècle. Elle s’inscrit dans le développement durable en préservant nos ressources en terre et en eau.

De plus, cette initiative inscrit dans la Constitution des principes fondamentaux qui protègent notre agriculture des appétits des multinationales contrôlant la filière alimentaire : l’interdiction des OGM et le droit des paysan.ne.s à échanger et multiplier leurs semences.

Des importations conformes aux normes suisses

Le concept de la souveraineté alimentaire ne demande pas l’auto-approvisionnement alimentaire de la Suisse. Compte tenu des surfaces cultivables disponibles, il est nécessaire d’importer des aliments pour subvenir aux besoins de notre population.

Néanmoins, l’initiative demande un plus grand contrôle des produits importés et leur conformité avec les normes sociales et environnementales suisses, sous peine d’être taxés. En effet, des aliments produits dans des conditions abjectes tant sur le plan humain qu’écologique sont vendus en Suisse à bas prix et concurrence l’agriculture locale. Le coût caché de cette exploitation humaine et de la nature serait donc répercuté dans le prix de vente de ce type de produit.

Solidarité avec les paysan.ne.s du Sud

La situation des paysan.ne.s se dégrade non seulement en Suisse mais dans tous les pays. Si l’initiative veut des prix rémunérateurs pour les paysan.ne.s suisses, elle demande également de respecter l’agriculture paysanne dans les autres pays. Elle propose de renoncer aux subventions à l’exportation qui permettent de vendre nos produits agricoles en dessous du coût de production et concurrencent ainsi les agricultures paysannes des pays qui les achètent.

Le 23 septembre, pour une agriculture saine, durable et solidaire, votons OUI à la souveraineté alimentaire !

[1] Organisme génétiquement modifié

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La co-présidente de FIAN Suisse a été interviewée sur Libradio (web radio d’inspiration libertaire) dans le cadre d’un festival à Genève sur la prochaine votation sur la souveraineté alimentaire.

Ecouter l’entretien ici.

Et Merci à William pour son invitation et ses propositions de soutien !

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Regarder le débat d’Infrarouge du 22 août 2018 sur les deux initiatives concernant l’alimentation avec Fernand Cuche