17 avril : Journée internationale des luttes paysannes

Communiqué de presse

(Pour simplifier la lecture, le féminin générique est employé pour désigner tous les genres sans intention de discrimination.)

Le 17 avril 2021 marquera les 25 ans de la journée des luttes paysannes initiées par la Via Campesina en 1996 suite à l’assassinat de 19 paysannes brésiliennes qui réclamaient qu’on leur rende leurs terres. Cette journée marquera aussi les 10 ans de l’occupation du Champ des Filles à Genève, transformé en jardin collectif autogéré pour dénoncer la disparition des terres cultivables.

La pandémie actuelle qui coïncide avec la crise climatique nous rappelle la fragilité de nos sociétés et souligne l’importance de systèmes alimentaires résilients permettant aux populations l’accès à une alimentation saine et de qualité. Cette préoccupation se reflète dans les débats de société autour du libre-échange (Indonésie, Mercosur, etc. ), de l’utilisation de pesticides de synthèse, de la qualité de l’eau et de l’élevage industriel ainsi que du transport de fourrages et de l’usage d’antibiotiques liés à l’élevage.

Cette actualité se heurte à la tendance politique qui veut accélérer la dérégulation des marchés, qui renforce le contrôle par l’industrie et la grande distribution sur nos assiettes. La pression économique croissante détruit l’agriculture paysanne et favorise les méthodes de production agro-industrielles. Il s’agit d’une volonté politique d’imposer le marché capitaliste de l’offre alimentaire, massivement importée, et de reléguer les productions paysannes locales au rang de niche ou d’entretien du paysage. Dans les campagnes, la situation est grave : toutes les filières agricoles sont sous pression !

Le réseau de paysannes et citoyennes constitué par la Via Campesina, œuvre toute l’année à la construction de la Souveraineté Alimentaire (plébiscité à Genève en 2018), qui vise à se réapproprier notre alimentation et ses conditions de production, pour une rémunération équitable des paysannes et un accès pour toutes à une alimentation de qualité.

Dès lors, nous exigeons des autorités cantonales qu’elles s’engagent fermement dans cette direction. Les revendications suivantes doivent être soutenues et mises en œuvre :

– soutenir les circuits courts et les différentes formes de ventes directes (ventes à la ferme, marchés, agriculture contractuelle, structures de distribution participatives,..) et mettre en œuvre une démarche exemplaire de la restauration collective publique ;

– exiger de la grande distribution une vente prioritaire de produits locaux contractualisée sur les prix, la qualité, la quantité, le calendrier de livraison et les modalités de paiement d’acomptes ; – soutenir la création d’une assurance sociale alimentaire avec une conditionnalité agroécologique pour favoriser l’accès de la population à une alimentation issue de l’agriculture paysanne ;

– promouvoir la vente du lait équitable genevois labellisé GRTA. Ce lait est payé 1 Fr. aux paysannes au lieu des 60 cts payés actuellement. Ce prix rémunérateur permet de maintenir une production laitière à Genève. La reproduction de cet exemple doit être encouragée, par exemple en fixant des prix minimaux pour les filières paysannes dans le cadre du label GRTA ;

– soutenir la transmission et l’installation de nouvelles fermes en facilitant les démarches administratives, en garantissant la transparence et en soutenant la création d’instruments financiers qui permettent de mutualiser les investissements pour donner accès à la terre aux jeunes paysannes.

Nous serons sur la plaine de Plainpalais ce samedi 17 avril 2021 de 10h à 13h pour visibiliser notre projet et se joindre à toutes les paysannes du monde qui œuvrent à la construction d’un système agricole viable. Nous y serons aussi pour commémorer l’assassinat des paysannes brésiliennes et se joindre à toutes celles et ceux qui construisent la Souveraineté Alimentaire dans une optique postcapitaliste !

Prises de parole 10H, Expositions, Atelier sérigraphique (Amenez T-Shirts)
Flyer de l’événement

Contacts média :
Uniterre, Rudi Berli, 078 70 77 883
MAPC, FIAN Suisse, Léa Winter, 077 429 26 30